SOMMAIRE
Page 1 :Edito
Page 2 : Nous sommes tous-tes des cheminots
Page 3 :Le service public ferroviaire – Paroles de grévistes
Page 4 :Inégalités hommes femmes
Page 5 :stage ATSEM / La FSU territoriale
Page 6 :L’offensive réac du gouvernement
Page 7 :Aquarius / Migrant-e-s.
Page 8 :La question des retraites

Edito

Une bande de parlementaires godillots a voté en ce mois de juin l’ouverture à la concurrence du service public du rail, la remise en cause du statut des cheminots et la privatisation partielle des lignes ferroviaires.

En votant la cession d’un service public d’une telle importance aux appétits des grands groupes privés (Vinci), ces parlementaires obéissent à la nouvelle gouvernance managériale incarnée par le président des riches. Celui-ci entend imposer à toute la société la loi du marché, la concurrence généralisée, l’utopie du marché pur et parfait qui va tout réguler. Toute personne aspire à devenir milliardaire et ne peut avoir d’autres intérêts que l’accumulation d’un capital économique, sinon elle n’est rien.

Aussi faut-il affranchir le capital des entraves mises en place en 1945 : la fonction publique, les services publics, la sécurité sociale, le droit du travail et les droits syndicaux.

Avec la mise en cause du statut des fonctionnaires (CAP 2022), les 120 000 postes à supprimer, la contractualisation de l’emploi public, et la privatisation de bien des secteurs publics, l’État brade en interne les biens communs du pays pour jouer au Monopoly mondialisé, tout en défaisant les règles du jeu,  en défaisant la démocratie. Vous avez dit dialogue social ? Circulez, il n’y a rien à voir dans une logique de concurrence généralisée où l’on doit abaisser les normes sociales et faire subir au salariat le moins-disant social généralisé. Par exemple la fin du fret ferroviaire qui a pour conséquence le transport routier des marchandises (Géodis filiale de la SNCF) entraîne un désastre humain (le chauffeur de Roumanie payé 500€ par mois) et écologique puisqu’il est responsable de 33 % des émissions de CO2, grâce à la concurrence libre et non faussée, c’est un coût social et environnemental faramineux.  Que fait-on dans ce contexte pour un transport durable, vertueux écologiquement ? RIEN… !

En diminuant le périmètre des services publics on s’attaque à la citoyenneté, au vivre-ensemble, à la cohésion sociale. Nos services publics ont des valeurs, nos biens publics sont un choix démocratique et non le fait du prince. Comme le dit Christian Laval, le service public doit faire vivre la citoyenneté, et il est à la base de notre communauté politique, bien loin du seul ratio coût économique /performance qu’on veut nous vendre pour justifier les privatisations. L’intersyndicale cheminote poursuit son combat, elle est en tête du mouvement social car elle mobilise bien au-delà des seules catégories concernées par la Réforme de la SNCF. Leur grève c’est la nôtre, car elle engage une certaine idée du bien commun, d’un service public du rail qui garantit l’égalité des territoires et des hommes dans tout le pays parce qu’ils les  relient aussi par des petites lignes non rentables, parce qu’il est le service  du transport public au service de toutes et tous sur l’ensemble du territoire.

Il nous faut poursuivre ce que nous avons engagé depuis le mois de septembre par nos grèves et nos manifestations pour la défense de nos services publics et aussi en inter professionnel face à une machine à broyer les droits sociaux, et d’abord le droit au travail comme à Ford Blanquefort.

Pierre Gattaz, lorsqu’il réclame le contrôle quotidien des chômeurs dit : « Il ne faut pas que le système donne un confort fictif qui entraîne encore plus de difficultés quand il prend fin. »

Pourquoi ne parle t-il pas de l’assistanat des riches ? « L’assistance aux plus riches », entre les niches fiscales et les niches sociales, est de l’ordre de 150 Milliards d’euros, 250 milliards si l’on inclut l’évasion et la fraude fiscales ! L’aide sociale et les minima sociaux coûtent 70 Milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 3 % du PIB, alors que l’enrichissement des très riches est devenu indécent et que les inégalités se creusent !

Face à ce constat Macron prétend qu’il n’y a pas « d’argent magique », mais il semble bien que la magie opère vers le haut quand les 500 plus riches dans ce pays gagnent 1670 fois plus, après impôt, que la moyenne des plus pauvres dans ce pays. (cf. Alternatives Economiques du 20 Juin 2018)

Face à ces attaques inégalées et à la gravité de la situation sociale, politique et écologique, le mouvement social doit prendre de l’ampleur et faire émerger dans la convergence public/privé une mobilisation sans précédent.

La FSU appelle tous et toutes à participer à Bordeaux à la manifestation du 28 Juin qui partira avec les cheminots de la Préfecture jusqu’au parvis de la gare, et nous participerons aussi à la manifestation des Ford le samedi 30 juin à Bordeaux contre les licenciements.

Nous continuons à nous battre pour la justice sociale et pour un autre partage des richesses, et nous ne renoncerons pas à nos revendications de services publics de qualité, au plus près des besoins et dotés de personnels statutaires en nombre suffisant ! ADELANTE !

Graziella Danguy

Co-Secrétaire Départementale

 

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