OBSERVATOIRE GIRONDIN DES LIBERTÉS PUBLIQUES

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 17 janvier 2019

 

La manifestation du samedi 12 janvier a fait l’objet d’une répression violente : un homme a été placé dans le coma jusqu’à ce mercredi 16 janvier après avoir reçu un projectile à la nuque à une distance inférieure aux règles d’usage et un jeune homme a été éborgné par un tir de lanceur de balle de défense. Nous avons par ailleurs reçu plusieurs témoignages ou signalements de violences policières. Ainsi, un homme a été frappé à de multiples reprises pour le forcer à se mettre au sol, un autre a été vu se faire matraquer, cours de la Marne, alors qu’il s’en allait, seul. Des gaz lacrymogènes ont été envoyés sans motifs apparents en haut de la rue Sainte-Catherine à Bordeaux, provoquant des scènes de paniques et touchant, en plus des manifestant.e.s, des passant.e.s, y compris des enfants en très bas âges. Cela n’est pas exhaustif : beaucoup de manifestant.e.s craignent de témoigner publiquement.

 

Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » mi-novembre, de très nombreuses blessures sont à dénombrer en Gironde du côté des manifestant.e.s et des journalistes. Ce week-end a été l’occasion d’un recours à des armes (lanceurs de balles de défense, grenades…) non nécessaire et disproportionné de la part de personnes dépositaire de l’autorité publique, en violation des règles prévues par le Code de la sécurité intérieure.

 

Tout en déplorant le recours à la violence d’où qu’il émane, l’Observatoire girondin des libertés publiques dénonce fermement la brutalité et l’illégalité de telles pratiques de « maintien de l’ordre », en partie exacerbées par les discours « déterminés » des plus hauts représentants de l’État (cf. propos de M. NUNEZ secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Intérieur en déplacement en Gironde le 10 janvier dernier et de M. LALLEMENT, préfet de Gironde).  Les règles en vigueur exigent des forces de l’ordre une réponse nécessaire, adaptée et proportionnée : ce samedi, chacune de ces conditions ont été dépassées au-delà du simple excès. Nos associations, soucieuses du respect du droit de manifester et des autres droits fondamentaux, demandent aux pouvoirs publics de mettre en œuvre immédiatement une politique d’apaisement et de désescalade.

 

L’Observatoire girondin des libertés publiques avec : ASSO Solidaires 33, ASTI Bordeaux, CIP Gironde, C.L.A.P. 33, la Clé des ondes, le Club de la presse, FSU 33, Greenpeace, Libre pensée Gironde, Ligue des droits de l’Homme Gironde, SAF 33, SNJ-CGT, UD-CGT Gironde, UFAL, Union Juive Française pour la Paix Aquitaine