Conférence de presse, Bordeaux le 18 janvier 2018, 12h30
Dans la semaine où le Président Macron et le gouvernement prétendent entamer un Grand Débat National pour sortir de la crise, Bordeaux et la Gironde se réveillent dans la douleur :
La manifestation de samedi dernier a été violemment réprimée à Bordeaux. Un homme vient de sortir de 4 jours de coma, après avoir reçu de dos un projectile tiré par les policiers à courte distance et un jeune homme a été éborgné par un tir de lanceur de balle de défense. De très nombreux blessés sont ainsi à dénombrer en Gironde du côté des manifestants et des journalistes depuis le début du mouvement dit des « Gilets jaunes ». Parmi ceux-ci, on dénombre d’ores et déjà pas moins d’une dizaine de personnes victimes de blessures extrêmement graves, irréversibles: outre les deux cas précédemment cités, on dénombre des défigurations ( nez-mâchoire, nez, joue arrachés), l’ablation d’un testicule, des handicaps moteurs permanents, deux mains arrachées .
Ce surcroît de violence policière peut correspondre à une triple volonté du gouvernement d’intimider la population pour la décourager de venir manifester, de blesser les manifestants en leur retirant le matériel médical et d’essayer de retourner une opinion publique toujours majoritairement du côté des gilets jaunes. Les organisations syndicales, associatives et politiques bordelaises, inquiètes de la dérive autoritaire du pouvoir, dénoncent le danger d’un tel calcul et rappellent que la seule solution ne peut être que politique.
Avant que l’irréparable ne se produise peut-être dans les jours qui viennent, elles tiennent urgemment à tirer un signal d’alarme fort en direction du Préfet, de l’Etat et devant l’opinion publique.
-Elles demandent au Préfet de la Gironde, Monsieur Didier Lallement
· l’abandon immédiat de techniques répressives dangereuses et excessives qui visent à terroriser les manifestants et la population.
· Qu’il soit mis fin à la confiscation illégale du matériel médical .
· Qu’il soit mis fin à l’utilisation de brigades de voltigeurs à moto, pourtant interdites depuis 1986 et la mort de Malik Oussékine, et cependant réapparues dans les dernières manifestations
· Qu’il rappelle aux forces de l’ordre leur obligation d’identification par le port du brassard et du numéro de matricule
· Que des enquêtes soient systématiquement menées dès lors qu’il y a un blessé ou un signalement et que soient demandées des sanctions contre les policiers coupables de violences.
-Elles demandent au gouvernement :
· D’interdire les armes à bases de TNT ainsi que l’utilisation des flashball et Lanceurs de Balles de Défense dans le cadre du maintien de l’ordre
· De retirer le projet de loi restreignant le droit de manifester, qui doit entrer en discussion à l’Assemblée le 29 janvier et qu’elles jugent liberticide.
Ont signé ce texte : FSU33, UD-CGT, SNJ-CGT, Syndicat des Avocats de France, Solidaires33, Ligue des Droits de l’Homme, AC ! Gironde, APEIS, UJFP Aquitaine, Mouvement de la paix, Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des peuples, la Clé des Ondes, Loïc Prud’Homme et La France Insoumise, PCF, NPA33, PCOF, Ensemble ! Gironde, Parti de Gauche Gironde, EELV Gironde, Génération.s Gironde