La séance plénière du CESER s’est tenue ce jeudi 22 mars, jour de grève et manifestation pour la défense du service public. La FSU n’est donc pas restée pendant la plénière mais a tenu à faire une déclaration en début de séance pour expliquer sa position et surtout regretter que cette séance n’est pu être repoussée… Cette déclaration fait tout de même référence aux délibérations défi compétences et SRESRI.
M. le Président, chères et chers collègues,
La démocratie ne se mesure pas qu’au nombre de manifestants dans la rue !
La démocratie se mesure aux débats, et à ce que la société civile peut influencer sur les politiques publiques. Elle se mesure dans la capacité à faire l’égalité !
Ce n’est pas aux conseillers du CESER que je l’apprendrais.
Malheureusement, les politiques locales ou nationale ne l’entendent pas comme ça. D’ordonnances en ordonnances, de mépris en mépris, l’enchevêtrement des réformes depuis 10 ans creuse la fracture sociale : 4,5 milliards de plus dans la poche des plus fortunés avec la suppression de l’ISF directement dans les paradis fiscaux, 4,5 milliard retirés des poches des retraités ! en fait c’est 14 M de français qui cotisent pour 340 000 riches ! On en est là… La 4ième fortune mondiale est française : comment peut-on vivre humainement en sachant qu’on vole les français de 800€ toutes les secondes ? C’est le montant d’une bourse au mérite par seconde… rien que ce montant suffirait à faire de notre université un exemple de réussite mondial …
Et pour cause d’austérité, donc applicable à certains seulement, on détruit les services publics car ils coutent toujours trop chers, sans afficher ce qu’ils rapportent.
Penser que le déficit de la SNCF est prétexte à une réforme, c’est dire que l’aménagement du territoire devient une affaire de commerce et que la consommation des hydrocarbures n’est pas un problème ! Pourtant ces réformes engagent l’avenir de nos enfants et de la planète ! C’est quoi le cout de la non SNCF ?
On détruit l’hôpital car le privé fait plus d’argent : combien va nous couter l’absence de soins ? Combien nous coute l’absence de neutralité de l’agence nationale de sécurité du médicament ?
On a supprimé le contrôle de l’État sur la sûreté alimentaire et sur les appels d’offre : combien nous coute Alzheimer et les cancers, combien nous coute l’eau et nos maisons ?
On maltraite l’ensemble du système associatif, principalement dans l’aide à la personne et le culturel mettant les salariés dans des conditions de travail totalement inacceptables. Combien va nous couter la maltraitance ? On détruit l’école républicaine et rend l’université de plus en plus inégalitaire en même temps qu’on supprime le droit du travail pour mieux créer et exploiter de la main d’œuvre pas chère. Combien va nous couter l’ignorance ? Alors pendant ce temps là, la région cherche à intervenir pour réinsérer ces décrocheurs : mais si simplement on donnait les moyens aux enseignants de bien faire leur travail, il ne serait pas nécessaire de faire une délibération sur le défi compétences, qui en passant, et en incohérence totale avec un SRESRI qui se vaut le plus élitiste possible ! Ces 2 délibérations montrent l’incohérence des politiques publiques dans notre pays. C’est à mourir de désespoir ! D’autant que la région se permet de faire des leçons de pédagogie dans la délibération sur l’ENEDS. Cela n’est qu’un exemple du mépris qui règne sur les personnels des services publics, pourtant si peu payés et si peu reconnus… Cette situation est insoutenable. La FSU sera absente des débats d’aujourd’hui pour manifester sa colère sur la destruction des services publics ! Pour la FSU, les services publics font l’égalité, la qualité et la démocratie.
La FSU aurait voulu que les usagers, les familles, les militants de tout horizons, les salariés et employeurs, qui utilisent à tout instant les services publics sans s’en rendre compte, se retrouvent cette après midi pour réaffirmer notre besoin de faire société !