Le 23 septembre, .
Bordeaux : 14h Parvis des Droits de l’Homme
En Gironde, comme ailleurs la répression se dur cit contre les luttes sociales, écologiques, celles pour l’égalité et la justice. Pourtant nos luttes sont légitimes. Plus d’un tiers des habitant.es de Nouvelle Aquitaine vivent sous le seuil de pauvreté avec ses conséquences en chaîne : accès au logement, soins, transports, réseau informatique, droits sociaux (durcissement des conditions d’accès aux allocations chômage et CAF…) – qui font le terreau de la colère.
A l’occasion de la mobilisation contre la réforme des retraites, plusieurs militants de la CGT énergie Gironde ont été mis en garde à vue, deux d’entre eux sont convoqués au tribunal en novembre et privés d’exercer leur mandat de représentants syndicaux. Des jeunes et des étudiant.e.s ont été aussi poursuivi.e.s
Le 1er mai dernier à Bordeaux une charge policière d’une rare violence a scindé le cortège en deux. Plus de 23 personnes, dont 4 mineurs, ont été interpellées. La majorité des interpellés est sortie sans poursuites. Les personnes rassemblées le lendemain devant le commissariat pour les soutenir ont été gazées, sans sommation, avec à nouveau des interpellations.
Des manifestant.e.s sont verbalisé.es à l’occasion de rassemblement spontanés.
Dans ce contexte, et alors que des filles de confession musulmane ou supposées l’être sont stigmatisées par les propos du Ministre de l’Éducation et sa provocation sur l’abaya, la nomination en Gironde de Lydia Guirous au poste de Préfète déléguée « chargée de la lutte contre les discriminations » est une provocation. Cette ancienne chroniqueuse de CNews, ancienne porte parole des Républicains, connue pour ses obsessions sur les banlieues et l’Islam a tenu récemment des propos insultants à l’encontre de la Ligue des Droits de l’Homme et du Planning Familial.
Confortés par ces discours institutionnels, les groupuscules d’extrême droite se sentent autorisés à attaquer des acteurs démocratiques et progressistes : en Gironde, à plusieurs reprises, ils s’en sont pris à des locaux (Planning Familial, SOS Racisme, CGT, ASTI, Hébergeurs Solidaires de Bordeaux, la permanence du député Loïc Prud’Homme de la 3 ème circo), des personnes (attaques xénophobes dans le quartier St Michel), comme à des initiatives (Marche des Fiertés, meeting de La France Insoumise à l’université de Talence).
Premiers signataires de Gironde:
site national : Marche Unitaire
Marche unitaire le 23 septembre 2023
Pour la fin du racisme systémique, des violences policières
pour la justice sociale et les libertés publiques
Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la
lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales
que creuse la politique de Macron. Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des
lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances
internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos
libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.
En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitant·es, et notamment les jeunes des
quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les
inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie
et de politiques d’urbanisme brutales. Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant
notamment l’accès aux prestations sociales. La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un
exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.
Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les
habitant·es de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seul·es les carences
de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.
A côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et
destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras riches écocidaire, supers profits
des multinationales, modes de production hypers polluants responsables de la crise climatique. Et pour
cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et/ ou issues des classes sociales
défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires
ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.
La politique répressive de l’Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi
les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l’Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend
avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le
mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par
l’immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats et à Sainte-Soline. La liberté associative,
directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir
politique. Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux
déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que
le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt
que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.
Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de
violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des
justices antiraciste, sociale et écologique, féministes et pour que cessent les politiques sécuritaires et
anti sociales.
La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave.
Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d’autres blessé.es,
victimes des violences policières.
Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou
d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des
contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des
violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.
Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :
– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par
les forces de l’ordre ;
– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement
– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir
politique ;
– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité
administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le
racisme, y compris dans la police ;
– Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire
pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux
Premières organisations signataires :
Collectifs/comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières : Coordination
pour la Défense des habitants des Quartiers Populaires, Coordination nationale contre les violences
policières, Coordination nationale “Marche 40 ans”, Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre, Comité
Justice pour Othmane, Collectif Justice et Vérité pour Yanis, Comité Justice pour Alassane, Collectif
Stop Violences Policières à Saint-Denis, Comité vérité et justice pour Safyatou, Salif et Ilan, Mémoire en
marche Marseille.
Organisations syndicales : CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Fédération Syndicale Étudiante
(FSE), Mouvement national lycéen ( MNL ), L’Union étudiante.
Associations et autres collectifs : Alternatiba, ANV-COP21, Attac France, Collectif National pour les
Droits des Femmes (CNDF), Coudes à Coudes, Dernière Rénovation, Droit Au Logement (DAL), FASTI
(Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), Fédération nationale de la
LIbre Pensée, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Gisti (Groupe d’information et de soutien des
immigré·es), Les Amis de la Terre France, La Révolution est en marche, Marche des Solidarités,
Memorial 98, Planning familial, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR),
Association Stop Aux Violences d’État, Alternatiba Paris, Association Intergénérationelle de la Rabière
(AIR-37), Association Naya (37), Association Nouveaux Souffle pour l’Insertion Sociale et
Professionnelle (ANSIP-37)
Organisations politiques : EELV Europe Ecologie Les Verts, ENSEMBLE Mouvement pour une
Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire, LFI – La France insoumise, Front Uni des Immigrations et
des Quartiers Populaires ( FUIQP), Gauche démocratique et sociale (GDS), La Gauche Ecosocialiste,
Génération.s, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Nouvelle Donne, Parti Communiste des Ouvriers de
France (PCOF), Parti Ouvrier Indépendant (POI), Révolution Écologique pour le Vivant (REV), Vivre
Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT-37)