Prise de parole FSU33 lors de la manifestation du 5 décembre
Pendant que les gouvernements tombent et même quand il n’y a pas de gouvernement du tout pendant plusieurs mois, les indispensables comme on nous a qualifié-es pendant le covid, font tourner le pays.
Aujourd’hui, les « indispensables » ont décidé en se mettre massivement en grève. Aujourd’hui nous relevons la tête.
Nous refusons de continuer à être malmenées, insultés, méprisés, dépossédées de nos métiers.
Méprisés quand Kasbarian est nommé à la tête de la Fonction publique, lui qui salue un personnage comme Elon Musk ou quand, à la tête de l’Éducation nationale, une fois encore, une ministre ne connaît rien à nos métiers
Insultés par un ancien président perdant qui ose prétendre que les professeurs d’école travaillent 24h par semaine. On se demande pourquoi dans de telles conditions de travail, tant de postes restent vacants aux concours de recrutement.
Malmenées par des suppressions massives de postes, des conditions de travail indignes, un pouvoir d’achat qui a plongé en moyenne de 23 % en vingt ans.
Malmenées par des missions qui tournent le dos à ce qui fait le cœur de nos métiers.
Il faudrait
- être rentable dans la santé,
- trier les élèves dans l’éducation,
- sélectionner à l’Université,
- faire du chiffre à France Travail,
- laisser sans accompagnement social ces 5 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Alors oui, les trois jours de carences sont la goutte d’eau, la mesure qui a fait explosé la colère.
Trois jours de carence, c’est un dixième du salaire pour des agents déjà sous payés, majoritairement des femmes, nombreuses en situation de monoparentalité et qui assurent seules la garde d’un enfant malade.
Trois jours de carence c’est rester à son poste même malade.
Avec ces trois jours de carence, le gouvernement ne s’en prend pas uniquement à notre porte monnaie, il s’en prend à nos vies, à nos corps.
Alors oui nous sommes en grève parce que nous sommes en colère
Mais aussi parce que nous avons décidé de dire stop.
Nous sommes indignée-es mais aussi déterminées.
Nous ne nous laisserons pas déposséder de nos métiers.
Nous ne laisserons pas saccager encore plus les services publics, seule richesse de ceux et celles qui n’en ont pas.
Nous savons que d’autres choix budgétaires sont possible, pour augmenter les salaires, créer des postes, développer les services publics.
Des choix budgétaires qui permettraient de renflouer les caisses de l’état de dizaines de milliards d’euros.
Des choix budgétaires que le Rassemblement national qui se dit « grand défenseur des démunis » a refusé de voter au parlement, comme il a voté pour les trois jours de carence.
La chute du gouvernement ne va pas arrêter la volonté politique de détruire pour les privatiser les SP.
Dans la crise politique qui s’ouvre, nous sommes fier-es d’être des agents de la stabilité pour la société qui comptent sur nous pour soigner, éduquer, accompagner, conseiller.
Nous sommes une force considérable parce que nous sommes au service du plus grand nombre.
Nous sommes une force considérable parce que nous sommes « les indispensables ».
Salariés, usagers, parents d’élèves, ensemble on continue, ensemble on doit gagner.