Agora N103

mars a vril 2021

la dette n’est pas à nous !

Edito

Nous vivons une crise sanitaire très anxiogène, une crise sociale majeure, la jeunesse notamment est en pleine détresse. Nous subissons le tempo imposé par le gouvernement qui nous suspend à ses annonces, à ses mensonges et à ses mesures autoritaires. Car oui, le gouvernement prend appui sur la crise sanitaire pour dérouler son projet.

C’est visible dans l’éducation : Blanquer trouve dans la situation une véritable aubaine pour imposer des réformes à contre-courant de la démocratisation du système éducatif.

C’est visible aussi sur l’assurance chômage : Macron a finalement décidé de mener à bien cette réforme, en pleine crise sociale, alors que des milliers de travailleurs et de travailleuses sont aujourd’hui dans une grande précarité, et en sachant qu’il va encore l’aggraver avec sa réforme. C’est une honte !

Et c’est visible enfin sur d’autres points, tout ce qui touche à nos libertés et tout ce qui vise à réprimer le mouvement social (en s’en prenant, au passage, aux musulmans) à travers les deux lois liberticides, la loi Sécurité globale et celle qui conforte le respect des principes républicains.

L’accumulation de toutes ces mesures conduit à une vraie détestation de l’exécutif : un exécutif incapable d’assurer notre protection sur le plan sanitaire, qui dégrade les droits sociaux, qui plonge une part importante de la population dans la précarité, voire la pauvreté et qui s’attaque à toutes nos libertés ! Un gouvernement qui permet dans un même temps que la fortune des milliardaires français augmente de 170 milliards d’euros, soit une hausse moyenne de 40%.

La détestation, elle est palpable dans l’éducation, où les personnels ne supportent plus les mensonges et le mépris de Blanquer, palpable aussi dans le supérieur, contre la ministre Vidal, idem comme dans la Culture où les mobilisations s’ancrent sur le terrain, et les occupations de lieux de culture se multiplient.

Oui, il y a beaucoup de mobilisations : on observe une sorte d’ébullition, de petits bouillons partout, dans nos métiers ainsi que dans les luttes sociales et pour le climat ; la situation est inflammable. Pour la FSU, dans cette période difficile, il ne faut rien lâcher. Les collègues comptent sur nous attendent un sursaut social, et dans ce contexte où les travailleur-euses sont particulièrement attaqué-es dans leurs droits et leurs conditions de travail, le syndicalisme est plus que jamais une ressource.

Les tenants de l’ancien monde néolibéral, liberticide, inégalitaire, et destructeur de la planète, profitent de cette crise pour renforcer leur richesse et leur pouvoir. Ils sèment les germes d’une nouvelle crise encore plus grave et destructrice. La FSU agit dans le collectif « plus jamais ça » pour que toutes les forces progressistes et humanistes reconstruisent ensemble un futur écologique, féministe et social, démocratique et solidaire en rupture avec les politiques menées.

Car nous savons qu’une autre politique plus humaniste et plus durable basée, non pas sur la finance, mais sur le partage des richesses et la valorisation de notre travail est possible.

Car des luttes se gagnent, oui. Et ce qui nous motive, c’est la conviction que refaire du collectif n’a jamais été aussi essentiel.

 

Laurence LABORDE, Alain REILLER

Co-secrétaires départementaux FSU33

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