Le dernier avatar de la pensée néo-libérale, le projet de loi Travail, a fait descendre massivement dans la rue les jeunes, les salariés du public et du privé, les retraités comme les précaires, malgré les quelques concessions accordées par le premier Ministre à la marge, histoire de diviser l’arc syndical.

Cette régression majeure a soulevé un mouvement social extraordinaire par son ampleur, son caractère intergénérationnel et les nouvelles formes de lutte qui ont fleuri associant l’intersyndicale et le mouvement citoyen dans une même préoccupation : faire caler ce gouvernement et sauver le code du travail.

En renversant la hiérarchie des normes sociales et en mettant au cœur du dispositif l’accord d’entreprise, la loi travail permettrait à chaque employeur de faire "sa" loi dans "son" entreprise. Les limitations à l’exploitation par la loi protégeant tous les salariés, quel que soit le rapport de force dans l’entreprise, disparaissent. Et si des syndicats refusent de signer des reculs sociaux, des accords minoritaires pourraient être imposés via un référendum organisé par un chantage patronal aux licenciements ou aux délocalisations. La possibilité de faire travailler 12 heures par jours, 60 heures par semaine est maintenue. La possibilité de supprimer les RTT et de ramener de 25 à 10 % la majoration des heures supplémentaires… tout reste négociable dans l’entreprise ! Substituer le droit des affaires au droit du travail, pouvoir faire travailler plus et licencier plus facilement pour soi-disant lever les freins à l’embauche… : le cœur du projet reste intact, ce qui le rend ni amendable, ni négociable.

Les fonctionnaires ne sont pas épargnés par les choix néo-libéraux de ce gouvernement : gels et suppressions de postes, gel du point d’indice (et les 0,6% accordés pour juillet ne peuvent nous satisfaire alors que, depuis 2000, nous avons perdu l’équivalent de 2 mois de salaire par an).

Dans l’éducation comme ailleurs « réforme du collège » avec l’accroissement du pouvoir de hiérarchies locales et la remise en cause des garanties nationales, restructurations et fermetures de services s’accompagnant, sous couvert de « mutualisation », de remises en cause des acquis en matière d’horaires, de congés, …. La « réforme territoriale de l’état » et la « charte de déconcentration » donnent aux préfets des nouvelles grandes régions la possibilité d’organiser les services publics de l’Etat de façon « différenciée » ! Que devient l’égalité et le droit d’accès au service public pour tous et partout sur le territoire ? Que deviennent les droits individuels et collectifs avec l’état d’urgence pour museler les résistances, et la répression syndicale pour intimider. Voilà pourquoi un seul mot d’ordre s’impose : RESISTANCE !

Il n’y a rien à négocier, rien à proposer, dans ce marchandage avec le patronat sur le dos des salarié-es et des jeunes qui sera généralisé et aggravé n’en doutons pas, si nous laissons faire !
C’est l’essence même de cette réforme qui doit être combattue !

RETRAIT !

Graziella DANGUY, secrétaire départementale