C’est ce que prétend notre alchimiste en chef, Emanuel Macron. Après plus de 30 samedi où, avec une ténacité sans pareille, les Gilets Jaunes sont « venus le chercher chez lui », E. Macron a décrété, à l’issue des élections européennes, que l’épisode était fini, qu’il était remis en selle et que pouvait enfin commencer « l’acte II » du gouvernement.

26 mai au soir, ou comment transformer une situation plombée en or.

Et pourtant, ce 26 m

ai, LRM est arrivée derrière le RN, avec 22,4% des suffrages exprimés, c’est-à-dire, compte tenu du nombre important d’abstentions (49,9%), avec moins de 12% des électeurs et électrices inscrit.es. Le paysage politique n’est dégagé pour lui que parce que la gauche est complètement divisée et que la droite s’est ce coup-ci effondrée…   Il est bien périlleux de penser pouvoir transformer en profondeur le pays avec une assise aussi faible et d’installer ainsi le seul RN en force d’alternance !

Mais pour lui, peu importe : avec cet acte II, comme si de rien n’était, dès le discours d’E. Philippe dev

ant le parlement, c’est l’annonce d’un coup d’accélérateur qui est donné aux réformes. Tombe dès juin celle de l’assurance chômage, qui fait payer aux chômeurs, donc aux plus fragiles, plus des 3/4 des 3,5 milliards d’euros visant à renflouer les caisses de l’Unedic. Vous avez dit une « violence inouïe » : la voici ! Rejet par l’ensemble des syndicats ? Circulez, il n’y a rien à redire. La réforme des retraites pour l’automne : en juillet, le rapport de JP Delevoye pour installer la retraite à point ; en octobre, le projet d’installer dans la loi des finances une décote supplémentaire en cas de départ avant un âge pivot fixé à 64 ans (cf. dossier retraite). La réforme de la Fonction Publique est discutée au Sénat, pour être adoptée début juillet, tandis que Jean -Michel Blanquer continue de se répandre dans les médias en affirmant que ses réformes de l’éducation sont très largement approuvées par les personnels, les familles et les élèves.

Vers un réveil des luttes des salariés ?

Si le mouvement des Gilets Jaunes cherche manifestement un second souffle (mais il n’est pas mort), ce qui est nouveau est le réveil de luttes de salarié.es comme celle des hôpitaux : la grève est massive, elle tient, se durcit, s’organise et Agnès Buzin est à la peine. Celles dans l’éducation où une grève des surveillances du baccalauréat (impensable encore hier) a pourtant eu lieu et où des AG de correcteurs envisagent parfois une rétention des notes.

Si le syndicalisme a l’immense responsabilité de permettre que ces luttes remportent des victoires, on peut déjà apprécier quelques avancées dues à la forte mobilisation des personnels comme les 70 millions pour les urgences, même si c’est une miette au regard des besoins. Comme l’abandon du projet des Etablissements Publics des Savoirs fondamentaux dans la loi Blanquer, grâce à la mobilisation des professeurs des écoles. Comme le rétablissement par le Sénat des compétences des CAPA pour les mutations, promotions…dans la Fonction Publique, même si l’Assemblée peut revenir dessus.

Enfin, la possibilité d’empêcher par référendum la privatisation des Aéroports de Paris est une première victoire juridique (avis du Conseil Constitutionnel) qui peut être le début d’un coup d’arrêt donné aux politiques de privatisation des services publics. Il faudra pour cela 4,7 millions d’électeurs le demandent en votant dans les 9 mois. C’est considérable, mais c’est possible. Signez et faites signer ! La FSU prendra dans cette campagne toute sa place.

Le gouvernement Philippe était déjà le gouvernement des riches, les élections européennes ont permis de voir que c’était devenu aussi le refuge du « parti de l’ordre ».

Aux salarié.es de relever la tête pour révéler le plus vite possible que le roi est nu et que l’alchimie ne fonctionne plus. Du plomb pour le gouvernement et l’or des victoires pour les travailleur.euses !

Laurence Laborde, François Richard, Alain Reiller Co-Secrétaires Départementaux