De jolis ronds points mais des miettes pour la protection de l’enfance…

RUE89Bordeaux : « Sacrifiés de la République », les enfants d’Eysines secouent encore la Gironde

Après la diffusion du documentaire choc de Pièces à conviction, mettant à nouveau en cause le traitement des enfants au CDEF d’Eysines, le département de la Gironde assure que les agents identifiés par le reportage ont été renvoyés. Le parquet a ouvert une enquête.

 

« C’était un reportage éprouvant », a réagi ce jeudi Jean-Luc Gleyze, président du conseil départemental de la Gironde. « Nous avons vu des séquences choquantes et insupportables car elles traduisent le mal-être des enfants et la situation de violence » dans lequel ils vivent au CDEF (centre départemental de l’enfance et de la famille), géré par le département.

Ces images ont été tournées fin août en caméra cachée dans le pavillon des 9-11 ans, un des plus dures de ce foyer de 548 places. Et elles sont en effet au cœur du documentaire « Enfants placés : les sacrifiés de la République », diffusé ce mercredi sur France3 dans le cadre de l’émission Pièces à conviction.

Elles montrent les agressions verbales entre enfants et adultes, et surtout la « méthode forte  » employée par certains agents pour « maîtriser » les enfants, plaqués au sol un genou dans le dos ou frappés à coups de coussins et à moitié étouffés dans un canapé.

Dès le visionnage de ce film, en octobre dernier, « nous avons pris des mesures très rapidement », assure Jean-Luc Gleyze. « Nous avons identifié les personnes pour qu’elles ne travaillent plus au CDEF ». Le CDD d’un de ses agents n’a pas été renouvelé et l’employeur d’une autre personne, une société prestataire du centre, a été alerté et a cessé sa collaboration.

« Failles du système »

Le département de la Gironde indique par ailleurs avoir saisi le parquet et une enquête est en cours pour les faits de violence envers les enfants.

« Mais nous n’avons pu agir que deux mois après les faits, le journaliste aurait pu appeler le 119 pour signaler que des personnes étaient en danger », regrette toutefois au passage Jean-Luc Gleyze, sans toutefois mettre en cause le travail de Capa, l’agence de presse qui a produit ce documentaire et démentant les rumeurs de plainte contre les journalistes.

Au contraire : « Cela nous permet de mesurer les failles du système et les corriger ». Celles-ci sont pourtant connues de longue date. Le journaliste qui a mené l’enquête sur l’Aide sociale à l’enfance (ASE), Sylvain Louvet, s’est ainsi intéressé au CDEF d’Eysines grâce à la lettre ouverte de salariés, qui avait déjà déclenché une vive polémique il y a deux ans.

 

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