Communiqué de prese de ENSEMBLE 33!

26 novembre, Bordeaux

Le « mieux » pour les déboutés du droit d’asile n’est pas qu’ils retournent chez eux.

 

 

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole a déclaré dans le journal Sud Ouest du 24 octobre 2020

« Des personnes déboutées du droit d’asile restent en France pendant un, deux ou trois ans, avec leurs familles. Les enfants sont scolarisés, les adultes fréquentent le CCAS, il faut trouver une solution. Je le dis avec clarté, le mieux serait qu’elles retournent chez elles tout de suite, mais il y a le principe de réalité. »

 

Quand il s’exprime ainsi, Alain Anziani ne parle bien évidemment pas de ce qui est « le mieux » pour ces milliers de personnes qui ont quitté leur pays, parfois au péril de leur vie, souvent en abandonnant tout derrière elles. Si ces personnes restent en France, si elles acceptent de vivre dans des conditions si difficiles ( précarité de l’habitat, du travail, des parcours scolaires des enfants, peur des arrestations, de l’expulsion..), c’est que leur retour « chez elles » est inenvisageable que ce soit pour de raisons politiques, humanitaires, économiques, climatiques .

 

Car « chez elles », ce sont des pays où

  • la France aide à maintenir au pouvoir des dictatures, comme celles de la Françafrique
  • des guerres sanglantes sont menées par des Etats dont une partie de l’armement est français, comme au Yemen
  • des multinationales exploitent de façon irresponsable des ressources naturelles et mettent en place des monocultures synonymes de perte d’autosuffisance alimentaire
  • le réchauffement climatique, conséquence du mode de développement de nos pays du Nord créée, comme ici, montée des eaux et désordre climatique.(Selon le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés le nombre de réfugiés climatiques – essentiellement dans les pays du Sud- sera de 200 à 250 millions d’ici 2050).

 

Si ces millions de personnes quittent leur pays sans pouvoir y revenir, c’est la conséquence de ces politiques menées depuis des décennies  par des gouvernements, y compris ceux qu’Alain Anziani a soutenus.

Les politiques migratoires en France et en Europe sont des machines à fabriquer des clandestins, des sans papier, à la merci de tous les trafics à commencer par le travail sous payé et précaire, sans possibilité de se loger dignement.

Il y a urgence. Ce sont ces politiques qu’il faut changer. La Métropole et sa nouvelle majorité ont leur rôle à jouer puisque compétentes en matière de politique énergétique et de logement.

Battons nous ensemble  pour la régularisation de ces hommes et de ces femmes,  pour leur permettre d’accéder à un logement, de travailler  et de vivre dignement.