Communiqué de presse
Maintenant, cette politique doit battre
complètement en retraite !
Le mouvement social a infligé un premier recul à E. Macron et son
gouvernement, mais il va falloir pousser l’avantage !
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé la
« suspension » de la réforme des retraites jusqu’aux prochaines élections
présidentielles. Concrètement, cela signifierait, si l’amendement
gouvernemental tient jusqu’au terme d’une navette parlementaire à l’issue
incertaine, et s’il n’est pas censuré par le Conseil constitutionnel, que les
générations 1964 et 1965 auront la possibilité de partir avec comme âge légal
de départ 62 ans et 9 mois et 170 trimestres de cotisation.
Ce premier recul est à mettre à l’actif de la ténacité de celles et ceux qui se
sont massivement mobilisé·es depuis 2023 et qui n’ont jamais renoncé. Les
mobilisations sur le budget depuis le mois de juillet, et en particulier la rentrée
sociale inédite construite par les organisations syndicales dans l’unité, ont mis
sur la table l’exigence impérative de justice fiscale, sociale et
environnementale obligeant E. Macron et le gouvernement à ce premier
craquellement d’un totem de la politique néolibérale poursuivie sans relâche
depuis 7 ans.
On est cependant encore loin du compte : la réforme n’est pas réellement
suspendue, et encore moins abrogée, elle n’est que décalée à 2028 et son
abandon conditionné aux conclusions d’une « Conférence sociale » qui,
comme le conclave du dernier printemps, exclut les fonctionnaires des
discussions sur les retraites, tout en ramenant par la fenêtre la retraite par
points et la capitalisation ! Rien sur les inégalités entre les hommes et les
femmes fonctionnaires, rien sur le niveau des pensions, conséquence directe
de l’insuffisance des rémunérations indiciaires !
La FSU continue d’exiger l’abrogation de la réforme, la revalorisation des
carrières, l’augmentation des salaires et des pensions des agent·es de la
fonction publique et des mesures d’égalité salariale entre les femmes et les
hommes.
Quant au budget de l’État et au budget de la Sécurité sociale déposés
aujourd’hui, ils réaffirment clairement le choix politique de l’austérité et le
refus d’augmenter les recettes de l’État par des mesures de justice fiscale. Ces
choix sont dangereux pour la cohésion sociale.
Gel du point d’indice, année blanche pour les pensions, remplacement de
l’abattement de 10 % pour les retraité.es par un plafond de 2000 euros, gel des
prestations sociales, doublement des franchises médicales, toujours 3000
suppressions de postes, dans les agences de l’État notamment, tout le projet
du précédent Premier ministre y est ! Et ce n’est pas l’ersatz de taxe Zucman
assortie de toutes les exonérations possibles qui fera illusion !
La FSU continue d’exiger un tout autre budget pour 2026. Les défis auxquels
notre pays est confronté, la crise sociale, la crise climatique, la crise
démocratique exigent de mieux répartir les richesses, de renforcer les services
publics, de reconnaître le rôle incontournable des agent.es publics, de mieux
rémunérer le travail de se doter d’une protection sociale de haut niveau et d’en
garantir l’accès universel.
La FSU appelle chacun et chacune à s’informer, débattre et s’engager
ensemble. Elle prendra, pendant la période du débat budgétaire, les initiatives
nécessaires pour imposer d’autres choix et s’adresse à ses partenaires
syndicaux afin de construire les mobilisations les plus larges possibles pour
une véritable rupture avec les politiques d’austérité et pour un tout autre
budget, de justice sociale, fiscale et environnementale.
Bagnolet, le 15 octobre 2025