Comité Régional de Vigilance Ferroviaire

Associations d’usagers : Train d’Enfer, COBARTEC, Codeliap, Amicale des Usagers du Train, Collectif Usagers Bordeaux-Le Verdon, Collectif Blaye Bordeaux Rail, Collectif En Train Pays Basque et Convergence Nationale Rail.

Les forces politiques : EELV, Génération.S, La France Insoumise, le Parti Communiste Français, ENSEMBLE !,  le Parti de Gauche.

Et les syndicats CGT  cheminots.

mardi 6 oct

pour la relance du train

Le plan gouvernemental de relance ferroviaire affiche de belles ambitions que son manque  de financement rend caduque.  La période qui s’ouvre est lourde d’enjeux, nous sommes conscients qu’il nous faut aider les Elus (es) de nos territoires à obtenir les arbitrages nécessaires à une vraie réponse de ce mode face aux enjeux sociétaux et environnementaux. En conséquence le collectif a décidé d’organiser le 6 octobre prochain 4 manifestations publiques simultanées sur des périmètres où le désengagement de l’Etat s’est traduit  douloureusement : (Par antériorité de décision)

 

  1. Blaye, le grand Blayais souffre de l’engorgement routier de l’A10 et de l’abandon de la ligne ferroviaire qui desservait cette sous-préfecture, il s’agira de peser pour obtenir des arbitrages en faveur de la réouverture de cette ligne. Pour rendre possible l’arrivée du train à Blaye cela ne coûterait que l’équivalent de 4 kms de tramway dans Bordeaux.
  2. Villefranche-du-Périgord, cette commune ne bénéficiera plus de desserte ferroviaire au prochain service (vétusté de la ligne Agen-Périgueux et suppression de 50% des relations entre ces 2 préfectures). Là aussi le mot développement est primordial, la régénération de la voie ne saurait être qu’une étape, une modernisation (performance +) doit être envisagée pour bénéficier d’un train à visée autre que touristique.
  3. St Junien, nous placerons la réouverture de la ligne Angoulême-Limoges comme un pré-requis essentiel de cette journée. Depuis la fermeture de cette ligne pour vétusté le trafic routier a explosé entre les deux sous-préfectures. L’Etat et la nouvelle grande région doivent prendre leurs responsabilités car il s’agit tout simplement de relier des territoires majeurs.
  4. Bayonne, cette manifestation concernera le retour du train de nuit « Palombe Bleue ». Depuis les dernières annonces gouvernementales sur la relance des trains de nuits nous savons que le Pays Basque et les Landes ne seraient plus desservis, en effet ce train partirait de Tarbes et non de Hendaye comme jadis. Il est inconcevable de priver ces territoires et les frontaliers Espagnols de la possibilité de rallier Paris par train de nuit. Il nous faut absolument retrouver une offre bi-tranche (Tarbes et Hendaye) avec raccordement à Dax.

Le mot d’ordre de cette journée phare en territoire sera « développement », car la seule sauvegarde nous ramène à un existant teinté de passéisme, il faut être pragmatique, donner l’envie de laisser sa voiture dans le garage nécessite un saut de performances techniques de nos lignes ferroviaires. Ce 6 octobre, aux côtés des Elus-es et Associations d’Usagers, nous rappellerons que ce sont les heures perdues dans les bouchons et les affres climatiques qui coûtent trop cher.

 

Depuis des décennies le service public de transport ferroviaire, qu’il soit de marchandises ou de voyageurs, est mis à mal par des politiques d’austérité et de renoncement qui ne répondent en rien à l’urgence climatique et sociale, bien au contraire. A présent, le Gouvernement, après avoir fait voter une réforme du ferroviaire en 2018 qui entérine la future privatisation de lignes ferroviaires nationales et le transfert à des entreprises privées de trains régionaux, sans apporter aucune garantie sur l’avenir du service affiche, qu’il va relancer le FRET, les trains de nuit et les trains du quotidien. 5 emplois cheminot(e)s sont supprimés chaque jour depuis 20 ans. Des milliers de km de voies ont été fermés ou sont en passe de l’être. Le FRET ferroviaire (tous opérateurs confondus, 17 au total) n’a jamais aussi peu transporté de marchandises (9 % de la part modale), les wagons dédiés au transport de camions ont été abandonnés tout comme le wagon isolé. A l’appui de sa réforme 2018 et de sa loi portant sur les mobilités, l’état se désengage totalement de l’entretien des lignes du quotidien et transfère aux régions la responsabilité de les remettre en état ou de les fermer faute de moyens.

Au-delà de l’effet médiatique,  quels moyens concrets sont annoncés par l’exécutif? Quelles marges de manœuvres pour les régions Autorités Organisatrices ?

Les dernières annonces Gouvernementales font état d’une manne, présentée comme providentielle, de 5 milliards d’euros afin de relancer un mode ferroviaire attendu (à juste titre) comme une réponse aux enjeux sociétaux et environnementaux. Loin de balayer d’un revers de main ce début volontariste, il nous semble opportun de replacer cette dotation sous une perspective moins réjouissante en prenant l’exemple des infrastructures ferroviaire de notre seul territoire régional, l’état déplorable de celles-ci nécessite un engagement d’un milliard (source précédent CPER) pour seulement retrouver des performances nominales datant des années 50. Lorsque l’on sait que c’est l’ensemble de notre réseau national qui souffre de cette même vétusté il est aisé de comprendre qu’il n’y en aura pas pour tout le monde, que nous resterons enfermés dans un cadre d’austérité ne permettant pas l’émergence d’une réponse ferroviaire et écologique pour toutes et tous. Dans le cadre des mesures de soutien liées à la situation sanitaire et économique, il convient également de mesurer l’écart de traitement infligé au ferroviaire par rapport aux secteurs de l’aérien et de l’automobile, et par exemple les 5 milliards pour la seule entreprise Renault quand il s’agira de relancer l’intégralité du mode ferroviaire avec la même somme. Au manquement stratégique de l’Etat se rajoutent les difficultés pour les Autorités Organisatrice à faire face à leurs nouvelles responsabilités financières concernant l’avenir des petites lignes. Nous avons accueilli avec satisfaction l’élan écologique donné par les électrices et électeurs lors des dernières élections municipales et Européennes, ainsi légitimé par ce vote, notre collectif  se donne les moyens d’agir pour dépasser le simple constat. Notre collectif travaille activement depuis 2018 afin que les décisions liées au transport ferroviaire soient appréhendées sous le prisme de la réponse aux besoins de la population et de tous les territoires.

                                                                                                          

Bordeaux, le 2 octobre 2020

Contact téléphonique : 06.72.88.41.08

Contact mail : Vigilance_Rail_RegionNA@protonmail.com

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