POURQUOI CE MUR DU MÉPRIS, MONSIEUR BLANQUER ?
Rassemblement devant le Rectorat de bordeaux le 6 février 2020
-Mépris pour les usagers du service public d’éducation, lorsque la dotation en moyens d’enseignements fond d’année en année et que les classes sont surchargées. Lorsque l’Etat ne prévoit pour la rentrée 2020 que 11 postes sur I’Académie de Bordeaux, dans le second degré, pour 2394 élèves en plus.
-Mépris pour ces mêmes usagers et pour les enseignants, lorsqu’on veut faire passer coûte que coûte aux élèves de classe de première les nouvelles épreuves de votre bac, dites E3C, dès le mois de janvier, quand la quasi-totalité des professeurs a dénoncé l’impréparation de ces épreuves, tout comme les parents d’élèves de la FCPE. Comment d’ailleurs pouvez-vous valider des épreuves où les conditions de passation, dans nombre d’établissements, ont été inacceptables ? Êtes-vous sûr que ce soit bien légal ?
-Et pourquoi cette violence, que vous imposez à toute la chaine hiérarchique, dans la répression du mouvement social que ces épreuves ont suscité chez les enseignants et les élèves ? Pour la première fois, la police entre dans les lycées, les équipes mobiles de sécurité du rectorat, recrutées à l’origine pour aider à la lutte contre la violence devant les établissements scolaires, sont utilisées maintenant comme une milice contre le mouvement lycéen. Des centaines d’élèves qui ont refusé de composer sont menacés d’un zéro sur vingt. La police pourchasse un élève de Gustave Eiffel, le plaque ventralement dans la rue et l’emmène en garde à vue, pendant que le proviseur filme ailleurs pour identifier les meneurs ; Mêmes scènes de filmage à Mauriac, à Elie Faure…
Notre jeunesse qui s’éveille à la vie civique mérite-t-elle ce traitement ? La mise au pas serait-elle devenue l’axe principal de votre ministère ?
Qu’êtes-vous en train de faire avec l’école de la République ?
-Mépris enfin pour tous les enseignants qui seront les principaux perdants de votre réforme des retraites, comme votre gouvernement a dû le reconnaître. Ainsi vous leur avez promis imprudemment (impudemment ?) une « revalorisation » de compensation… inconstitutionnelle, selon le Conseil d’Etat. Et encore, sous conditions.
Ces enseignants à qui vous avez imposé cette année en lycée, en une seule année, deux niveaux de nouveaux programmes, des épreuves E3C à répétition à corriger et qui n’en peuvent plus ! En lycée, en collège comme dans les écoles.
Le suicide de Christine Renon ne semble pas vous avoir beaucoup affecté, puisque les collègues qui sont allés à son enterrement ont été prélevés d’une journée de grève par votre administration. Quelle honte !
Monsieur Blanquer, ce mur de mépris, c‘est le mur de la honte. Comment pouvez-vous oser rester encore notre ministre ?
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