La question de l’orientation est bien une question de personne ou d’individu avant d’être une question de marché de l’emploi ! Adapter une orientation et une carte des formations parce que dans telle domaine il y a de l’emploi n’est ni attractif pour des jeunes, ni efficace. Faire uniquement de l’orientation professionnelle est inefficace. L’insertion sociale demande SURTOUT un temps de dialogue et de psychologie avec les personnes intéressées.

L’avis du CESER relève un certain nombre de points que la FSU soutient, comme la nécessité de ne pas lier le taux de chômage au marché de l’emploi, de respecter avant tout les niveaux de rémunération et les conditions de travail nécessaires à un vrai parcours de réussite. A ce titre le pire va arriver avec la loi travail 2…

La FSU pourrait souscrire à ce plan autant les objectifs d’égalité sont réels. Mais en fait ce plan se résume à la promotion de l’apprentissage principalement. 44 fois les mots apprentis ou apprentissage sont cités alors que seulement 20 fois le mot scolaire ne l’est, et souvent pour citer celles et ceux qui quittent le système scolaire… portant l’emploi est de plus de 80% en sortie scolaire !

Comment peut-on autant promouvoir une formation aussi difficile que l’apprentissage qui impose aux jeunes un temps de travail important pour gagner leur vie, parce que le travail (celui des parents) ne suffit plus à vivre correctement et que les familles trouvent dans l’emploi des enfants une source de revenus supplémentaire ! Comment peut-on accepter que des jeunes puissent supprimer des temps de vacances essentiels aux repos, à la construction de la personnalité et à l’ouverture la société dans son ensemble. L’école républicaine jusque dans les années 2000 avait sorti les jeunes du travail pour une éducation qui permettait d’élever les niveaux et l’insertion sociale. Depuis 15 ans, on ne parle plus d’éducation, mais de formation et de retour au travail dès 15 ans, un vrai recul. Pour la FSU, ces politiques sont en décalage complet avec ce qu’attendent les familles et les évolutions de la société qui demandent de plus en plus d’adaptabilité à l’emploi. A ce titre, il faut favoriser les formations généralistes et les méthodes de projet plus qu’une adaptation au poste de travail qui sont la très grande majorité des formations professionnelles pour adultes ou pour les jeunes en décrochage.

Il serait souhaitable que le Conseil Régional comprenne les revendications de la FSU et des OS qui sont sur le même point de vue, au lieu de nous expliquer en permanence pourquoi nous avons tord…

Je rappelle toute fois que la FSU n’est pas contre l’apprentissage, bien au contraire, mais qu’elle s’oppose à son développement tel qu’il se fait car il rentre principalement en concurrence avec les formations scolaires. L’harmonisation des voies de formations n’a toujours pas eu lieu, depuis 10 ans qu’on nous le promet : le Conseil Régional présente les formations en apprentissages, le Rectorat les formations scolaires. L’augmentation des formations en apprentissage n’a pas par exemple permis une augmentation sensible des bacs pros et BTS.

La FSU souhaite que le SPRO reste bien sur ces compétences définies par la loi, et qu’ainsi il ne soit pas la vitrine uniquement de l’apprentissage.

https://fsu33.fsu.fr/wp-content/spip/33/IMG/doc/DECLA_plan_orientation_forma_emploi.doc