Des organisations syndicales et associations, dont la CGT, Solidaires et la Ligue des droits de l’Homme, ont lancé une nouvelle édition d’un livre destiné à montrer le "caractère mensonger" des idées de l’extrême droite.

"En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite" (Les éditions de l’Atelier) a été écrit par un journaliste indépendant et enseignant à Sciences Po, Vincent Edin.

Il doit sortir en librairie jeudi, en partenariat avec les syndicats CGT, Solidaires, FSU, les organisations de jeunesse Unef, UNL et Fidl, les associations Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), LDH et la Joc (Jeunesse ouvrière chrétienne).

L’ouvrage réplique à 78 "slogans diffusés par l’extrême droite", révélant "leur caractère mensonger" et montrant "qu’il est possible de faire progresser le droit de tous à une vie digne et décente".

"Bien que dans l’air du temps, les idées de l’extrême droite ne sauraient être banalisées, considérées comme une mode malsaine certes, mais après tout passagère", écrivent des responsables de la CGT, Solidaires, FSU, la Fidl, l’Unef et la Joc en introduction de l’ouvrage.

Ces idées sont "dangereuses", disent-ils. "Elles sapent, directement ou indirectement, le principe même de la démocratie qui fonde le fonctionnement de nos sociétés" et sont "d’autant plus dangereuses qu’elles reposent sur le mensonge, la simplification abusive, la démagogie assumée".

"La démonstration du caractère toxique et mensonger des idées de l’extrême droite est à la fois indispensable et insuffisant", poursuivent ces organisations, qui appellent aussi "à l’action".

Parmi les "slogans" passés en revue figurent : "L’identité française n’a jamais été aussi menacée" ; "Il y a trop de Noirs en équipe de France" ; "La France ne peut plus accueillir d’étrangers" ; "Depuis l’euro, la vie est plus chère et tout va plus mal" ; "Il y a de plus en plus d’insécurité en France" ou "Le Front national n’est pas antisémite".

Cet ouvrage est un "vade-mecum pour éviter le punching-ball de l’extrême droite", qui montre que son discours "n’est que rejet et haine de l’autre et que son programme n’est que vacuité", a expliqué M. Edin lors d’une soirée de débats mercredi soir à Paris.

Françoise Dumont, présidente de la Ligue des Droits de l’homme, le voit comme un "outil à donner à tous ceux qui pourraient se trouver à court d’arguments" face à l’extrême droite. De son côté, Bernadette Groison (FSU) a rappelé que la fonction publique n’était "pas à l’abri" des idées de l’extrême droite, avec dans l’éducation nationale "un taux de pénétration entre 8 et 10%, un des plus faibles, mais c’est déjà trop".

De son côté, Philippe Martinez (CGT) a reconnu que le sujet de l’extrême droite devenait de plus en plus un sujet "qu’on évit(ait) dans nos réunions" au sein des organisations syndicales, sous prétexte que "c’est compliqué et qu’on va s’engueuler". "Aucune organisation syndicales ne possède de vaccins pour les militants qui arrivent" à l’extrême droite, a déclaré le secrétaire général de la CGT. "S’il y a une cause qui mérite que les syndicats soient rassemblés, c’est bien les idées d’extrême droite et du racisme", a-t-il ajouté.

Une première édition -sous le même titre- a été publiée en avril 2014 et écoulée à 30.000 exemplaires.