manque de temps, manque d’ambition ?

Débattre du Sresri dans cet amphi, loin de la modernité, montre le travail qu’il y a encore à faire pour notre Université. Heureusement, toute l’Université n’est pas là… je le sais bien.

L’école, les services publics en général, l’enseignement supérieur et la recherche en particulier n’ont fait que souffrir des politiques d’austérité menées depuis trop longtemps, amenant toujours à faire plus avec moins : plus d’étudiants mais moins de financement, plus de sélection mais des niveaux qui baissent dramatiquement. Les innovations pédagogiques ou financières ne sont là que pour cacher une misère. Trop de rapports et enquêtes, et en particulier les comparaisons européennes, le relèvent.

La FSU dresse un tableau relativement lourd de ces dernières politiques et dénonce toujours les lois Fioraso et LRU. Pour elle un bilan aurait été absolument nécessaire afin d’orienter un schéma. Cela n’a pas été fait. Par manque de temps, par manque d’ambition. Cela questionne autant les orientations politiques que notre façon de fonctionner dans l’urgence sur des questions fondamentales. Le travail sur 2 commissions n’a pas été satisfaisant autant sur les contenus différentiés que sur la rédaction de la contribution : d’un coté la formation, de l’autre la recherche. Sans cohésion, comme si on avait 2 entités séparées.

Les élections Présidentielles et législatives doivent nous faire réagir et nous devons nous donner les moyens de donner des réponses aux inquiétudes réelles des familles, étudiants et enseignant-es chercheur-ses.

Les orientations sur la vie étudiante et la recherche de la qualité de l’enseignement vont dans le bon sens, sauf que les innovations pour supprimer des postes d’enseignants ne sont que des leurres, et que les questions de moyens se posent toujours. Par exemple, jamais les échecs en L1 n’ont été si importants. Il faut effectivement considérer que les réorientations en bac+1 (y compris BTS, IUT et préparations diverses), peuvent être une vraie réussite : il ne suffit pas de le décréter, il faut prendre en charge les heures de suivi, de réorientation, d’information et surtout de rattrape d’enseignement ! et les orientations élitistes sur les chaires ou les masters d’excellence ne résoudra rien. Ne parlons pas du tirage au sort absolument pitoyable !

Si le transfert de technologie est effectivement un vrai enjeu, la FSU regrette le coté utilitariste de la recherche dans la contribution. En ce sens, il n’est plus possible de différencier la recherche fondamentale de la recherche appliquée. Et c’est là un vrai problème qui n’a pas été abordé : quelles peuvent être les interactions entre l’action de l’Etat et celle des Régions ? Pour la FSU, et comme la contribution le rappelle fort bien, l’enseignement supérieur et la recherche sont du rôle de l’Etat. Comment à partir de là faire un schéma régional déconnecté de ce que veut et peut faire l’Etat ? la région est-elle pensée comme un pansement ? la FSU aspire à une autre ambition. Et espère que la Région ne pense (avec un e !) pas qu’elle peut à elle seule apporter le changement…

En tout cas, la FSU ne souhaite pas remplacer les usagers du supérieur et de la recherche par des clients…. Pour finir, la FSU regrette l’exploitation de l’apprentissage qui fait que la plupart des familles l’utilisent faute de moyen. Sans apprentissage, il n’y a pas d’accès aux études longues. Tout reste à faire ! on compte le faire dans la suite de notre contribution.

La FSU votera contre la contribution.

https://fsu33.fsu.fr/wp-content/spip/33/IMG/doc/DECLA_FSU_SRESRI.doc