Communiqué de presse Inter-organisations de luttes contre l’extrême droite en Gironde

La nuit du 18 au 19 février, sur le campus universitaire de Pessac, un militant insoumis a été victime d’une attaque
menée par des individus revendiquant leur attachement à l’idéologie fasciste. Nous tenons à lui témoigner
collectivement notre plus vif soutien et notre souhait qu’il se rétablisse promptement.
Cette attaque survient alors que l’extrême-droite connaît un développement significatif sous l’effet conjugué des
premières décisions du binôme Trump-Musk et de l’essor de la rhétorique d’extrême-droite au sein même du
gouvernement français. Après avoir dégradé plusieurs locaux associatifs, syndicaux et parlementaires, les
individus qui composent ces groupuscules fascistes à Bordeaux ont renoué avec les actions violentes qui ont déjà
conduit certains d’entre eux devant les tribunaux. À n’en point douter, nous sommes en train de vivre un moment
de bascule où fascistes et néo-nazis entendent intimider, menacer et violenter de façon croissante celles et ceux
qui entreprennent de combattre cette idéologie mortellement opposée à la démocratie et aux droits humains.
Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux, Bayonne, Angers et combien d’autres villes ont ainsi été marquées, ces
dernières années, par le terrorisme et les violences de l’extrême-droite… Si, depuis 2015, le nombre d’arrestations
de militant·e·s d’extrême-droite s’est accru, il semble que l’opinion publique et une large part du spectre politique
demeurent indifférentes face à la menace que ces groupuscules font peser sur nos concitoyen·ne·s et, partant, sur
les fondements de notre démocratie : les libertés d’opinion, d’expression et l’État de droit.
L’heure est grave et nécessite un sursaut et un engagement massif des citoyens et des citoyennes attaché·e·s
aux principes démocratiques qui nous animent avant que nous ne basculions dans le pire. Au-delà de ce
nécessaire engagement individuel, c’est collectivement que nous devons mener notre lutte pour faire front. Jamais
depuis 1945, au regard du contexte national et international, nos organisations n’ont été confrontées, avec une
telle acuité, à cette responsabilité historique de défendre la démocratie et nos droits. À ce titre, nous appelons les
forces politiques antifascistes à construire avec les forces associatives et syndicales que nous représentons, un
véritable front unitaire sans plus attendre. Les périls qui nous menacent exigent que nous nous associons dans la
lutte pour promouvoir un monde plus juste, plus égalitaire et plus démocratique.
La voix populaire, en juin 2024, criait « ne nous trahissez pas ! » devant la menace fasciste : les circonstances
exigent désormais plus qu’une union électorale de circonstance mais l’élaboration, au quotidien et partout, d’un
engagement coordonné de nos forces contre l’extrême droite et ses idées.