La plénière du 18 octobre a validé l’avis de synthèse relatif aux orientations budgétaires 2018. Avec une baisse des ressources de plus de 43M€ sur un total de 2 308M€. La Région s’oriente donc vers une baisse de 30% sur l’investissement et de 3% sur le fonctionnement.

M. le Président, chères et chers collègues,

L’innovation réside aujourd’hui plus dans le local que dans la technologie !

On se réjouit tous de lire les orientations régionales ! tout le monde y trouve son compte. Mais avec un petit goût de rengaine : ces orientations ressemblent fort aux orientations précédentes : toutes les « bonnes » résolutions sont prises, et il n’est pas possible de dégager des priorités pourtant nécessaires dans un budget contraint.

Le budget de l’apprentissage s’en sort encore bien cette année : il atteignait 226M€ en 2017 176M€ (CF) + 50M€ (CP/AP), alors que la ressource régionale de l’apprentissage ne s’élèvent qu’à 163,4M€. Complétée par la part de la TICPE (24M€) et du plan formations 500, c’est donc plus de 20 M€ qui seront financés sur fond propre pour l’apprentissage.

Par contre, la baisse de la dotation globale de fonctionnement, et en particulier la DGES, fait craindre une baisse des fonctionnements pour les lycées. Avec plus d’élèves par classe et une hausse constante des lycéens, la FSU demande que les moyens de fonctionnement augmentent significativement.

Et depuis que la carte scolaire est financée par la Région, la FSU observe un déséquilibre grandissant entre certains plateaux techniques de CFA privés et ceux des CFA publics, LP et BTS. La FSU demande qu’un effort soit fait pour plus d’équité. Le niveau des qualifications des jeunes diplômés l’impose. Et rapidement ! Par ailleurs, les statuts des formateurs CFA sont de plus en plus précaires et leurs salaires trop faibles. Une ambition pour l’apprentissage passe par la valorisation des personnels.

Comme le rappelle à juste titre l’avis, l’orientation des jeunes vers des bacs professionnels n’est pas simplement du ressort de l’information -ce que nome en fait la région « orientation ». L’orientation fait appel à des enjeux sociétaux que la région ne maîtrise pas. Et le choix dogmatique de développer l’apprentissage comme une voix d’excellence pour l’emploi va à l’encontre des buts affichés :
"-" d’une part 64% des apprentis en emploi après 9 mois, emplois précaires compris, et sans compter les sorties précoces, est très loin d’être une excellence,

"-" d’autre part, ne pas avoir cité comme voix d’excellence le bac professionnel scolaire revient par opposition à le dénigrer. J’insiste encore sur ce point ! Toutes ces politiques de soutien à l’apprentissage n’arrivent pas vraiment à faire leurs preuves : y aurait-il une fracture entre les familles et les dirigeants politiques ? Il est grand temps de valoriser l’ensemble des bacs pros toutes voix confondues. Leurs poursuites d’études, leurs insertions sociales… Une autre politique est à mettre en place plus en cohérence avec les enjeux sociétaux. Et forcer le passage des BP en BTS comme il en est question avec l’admission faite par les lycées professionnels en BTS n’envisage rien de bien. La FSU demande toujours à la Région et au Rectorat un vrai travail sur la complémentarité des voix et la cohérence des cartes des formations !!!

La FSU demande une vraie politique d’emploi des agents territoriaux. Le taux d’absentéisme des agents de lycée doit nous questionner sérieusement. Pour l’instant le remplacement doit être amélioré. Il y a trop de dégradations des bâtiments engendrant des comportements négatifs des élèves.

Dans la vision des JO de 2024, il ne faudrait pas que le sport scolaire, le sport pour tous soit le parent pauvre. La FSU craint un surinvestissement pour le très haut niveau qui n’aurait pas de retombée sur la construction de nouveaux gymnases et piscines qui manquent toujours et encore cruellement dans trop de villes et quartiers. Construire des vélodromes, soit, mais des pistes cyclables, c’est mieux pour le sport santé.

En fait, le sport, c’est comme l’économie : la FSU ne croit ni à l’élitisme, ni au ruissellement. Il y a trop d’évaporation ! Elle ne croit pas à la politique des pôles qui profiterait à un plus vaste réseau d’activités. La FSU refuse les aides extravagantes aux leaders. Les aides aux entreprises ne peuvent se comprendre que si l’emploi durable est un axe privilégié. En ce sens, la FSU remet en cause la politique économique de la Région : malgré tous les efforts consentis en aides depuis déjà bien longtemps, le bilan n’est pas positif.

Une autre politique sociale doit être mise en place, avec une priorité à l’école républicaine et des services publics à la hauteur des enjeux d’un monde durable.

La FSU soutient globalement l’avis, principalement sur les équilibres territoriaux en danger (haut débit, transports durables, santé, services publics…).
Elle regrette néanmoins qu’il fasse la promotion de l’apprentissage.
Elle votera l’avis.

pj : avis du CESER