SOMMAIRE

Page 1 : Edito
Page 2 : La FSU dans l’action
Page 3 : Depuis qu’nos rêves sont indexés sur le prix de l’essence
Page 4 : Les raisons de VOTER, FSU

 

 

édito

Les mouvements se multiplient depuis des mois sous des formes variées, et fusionnent parfois, pour contester et dénoncer des conditions de travail qui se dégradent, un accueil du public de plus en plus souvent indigne, des choix politiques qui favorisent les privilégié-e-s et les comportements individualistes. La FSU est toujours présente dans ces luttes : elle est au cœur des actions qui se veulent unitaires, elle soutient les personnels hospitaliers, les cheminots, les associations de défense des biens communs…

Le gouvernement actuel, avec ses affidés au Parlement, mène des reformes TGV : lancé à pleine vitesse, le regard rivé sur son objectif libéral, il se refuse à voir les petites gares et les lignes dites secondaires (le monde rural, les précaires, les retraité e s peu mobiles, les quartiers défavorisés…). Obsédé par la croissance et la compétitivité de quelques-un.e.s, il se refuse à voir les inégalités se creuser, l’hostilité croissante de ces exclu-e-s pour les institutions, malgré les alertes récurrentes. Bref ces « premiers de cordée » là coupent allègrement la corde une fois arrivés au sommet.

La FSU se bat pour faire arrêter ce rouleau compresseur. Elle se bat pour empêcher l’abandon au secteur privé de missions publiques qui ne seraient utiles qu’aux actionnaires, des mises en concurrence qui ne garantissent aucun avantage pour les usager-es, des réductions de moyens publics pourtant nécessaires. En d’autres termes, le combat de la FSU se situe bien pour l’intérêt général, contre les intérêts particuliers d’une classe dominante.

La FSU regroupe 22 syndicats nationaux, elle constitue la deuxième organisation syndicale dans la fonction publique d’Etat. Elle lutte au quotidien pour la défense et le développement des services publics et à l’accès pour toutes et tous à l’éducation, la santé, la culture, la protection sociale, la justice. Par sa présence prépondérante dans la fonction publique, la FSU travaille à l’analyse des intérêts convergents des fonctionnaires d’Etat, territoriaux et de santé et impulse des actions interprofessionnelles.
Sans opposition forte, sans militant-es fermes dans les instances où les agent-es sont représenté-es, sans contre argumentation pour démontrer le besoin d’un maintien des services publics et du statut de la Fonction Publique, c’est le modèle social français qui sera mis à terre. La FSU n’accompagnera pas ces reculs pour grignoter quelques aumônes. Par ses attaques contre le statut le gouvernement affaiblit la démocratie, notamment la démocratie sociale. En participant massivement au scrutin, en votant, les agents montreront leur attachement aux principes contenus dans le statut et à la démocratie sociale.

La fonction publique est un pilier du modèle social de notre pays : elle joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale et contribue à construire l’égalité partout. Battons-nous pour la préserver, ensemble. Du 29 novembre au 06 décembre votez et faites voter pour la FSU et ses syndicats.

 

« …depuis qu’nos rêves sont indexés sur le prix de l’essence… »

HK, sans haine et sans violence

 

La colère est grande !

Mais on le sait : tous les jours, on rencontre des collègues ou des amis harassés par des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. Gouvernement après gouvernement, Président après Président, le discours est le même et la sensation d’être pris pour un idiot grandit. Les Français sont aujourd’hui cultivés, informés et observent le monde dans lequel ils sont projetés.

Les syndicats et de nombreuses associations de défense de l’humain dénoncent dans leur domaine respectif, ces régressions depuis des années. Les manifestations sur les retraites avaient rassemblé plusieurs millions de personnes dans la rue. Celles sur la loi travail des centaines de milliers (et ce, malgré l’absence de certains syndicats dits d’accompagnement »).

De nombreuses manifestations ou grèves catégorielles ont su gagner le soutien de l’opinion, même si ce fut certainement bien moins médiatisé que pour les gilets jaunes.

La FSU comprend la grogne générale : elle est légitime et doit bien évidemment se transformer en actions pour une société plus juste. La FSU dénonce depuis toujours l’ineptie du principe de « ruissellement » qui postule que si l’on donne aux riches, les pauvres finiront par être moins pauvres. Dans notre contexte capitaliste et consumériste, cela ne peut fonctionner. On le sait, Macron travaille pour les banquiers.

 

Les gilets jaunes, faut-il en être ?

La FSU est engagée dans la transition énergétique. De même, elle est attachée à la défense, à la reconquête des services publics et donc, ne peut être contre l’impôt, nécessaire à leur financement !

Mais qui peut se faire piéger par la propagande gouvernementale, qui vise à opposer gilets jaunes et intérêt général ?

– La taxe sur les carburants servirait à financer la transition énergétique ? Mensonge pour plus de 90%, c’est tout simplement un impôt indirect pour financer l’Etat. Il faut demander que 100% d’une taxe rabaissée serve à la transition énergétique.

– Les impôts indirects sont injustes pour les pauvres. Oui, les gilets jaunes ont raison : il faut baisser les taxes ! Mais il faut dans le même temps augmenter les impôts directs sur le revenu, leur progressivité, ainsi que les impôts sur le capital. Un.e syndicaliste doit ajouter cela.

– Il faut aussi revenir sur l’absurdité d’un système économique (celui de la mondialisation libérale) qui implique des milliers de km de transport à travers le monde, pour ramener vers les marchés les productions délocalisées. Il faut aussi lutter contre l’étalement urbain, re-densifier les villes avec une politique du logement permettant aux classes populaires de s’y loger, au lieu de les contraindre à chercher en grande périphérie des loyers ou des prix du sol abordables, en faisant chaque jour des dizaines de km.

– Il faut enfin promouvoir de façon volontariste les transports en commun, leur gratuité dans les métropoles et le ferroutage, pour en finir sur les autoroutes avec le tout camion.

Voilà une vraie politique visant la transition énergétique et limitant l’empreinte carbone.

 

Le mouvement syndical

Quelle leçon peut nous donner ce gouvernement dont la politique est aux antipodes de ces objectifs ?

On se souvient tous des cars Macron…

Ce gouvernement fait face à un mouvement social légitime.

Le mouvement syndical doit le dire et se solidariser avec ce mouvement social inédit dans sa forme. Mais, bien sûr, il doit le faire dans la clarté de ses objectifs et pointer ce qui, ça et là, peut être inacceptable.

 

Il doit le faire, car les populations salariées que touche le mouvement syndical, tout comme les populations moins organisées de cette « France périphérique » qui forme des noyaux importants du mouvement des gilets jaunes seront également touchées par ce qui nous attend tous dans les mois qui viennent :

– La dégradation des services publics de proximité. Le basculement vers le tout numérique. Le management des fonctionnaires qui n’ont plus le temps d’avoir l’attention nécessaire aux usagers. Le plan CAP 2022 va toucher tout autant les fonctionnaires que les usagers, tout autant (et peut-être plus) la France périphérique que la France des métropoles !

– La réforme des retraites qui va se traduire pour tous par une baisse des pensions, avec la fin de la garantie d’un taux de remplacement correspondant au salaire et la fin du principe de solidarité générationnelle, au profit d’une accumulation individualisée de points (à la valeur finale non garantie !).

C’est tous ensemble qu’il faut se préparer à ces combats. On ne peut pas penser que sur la base d’une défaite des gilets jaunes, le mouvement syndical puisse ensuite être victorieux sur ces batailles. Il faut que ce mouvement des gilets jaunes soit le début d’un redressement des mobilisations populaires et que le mouvement syndical s’y inscrive à part entière, sur des bases unitaires autant que possible.