EHPAD : À QUAND DES MESURES CONCRÈTES ?

 

La situation des Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) continue à inquiéter les milieux professionnels, les personnes âgées et les familles qui s’alarment à juste titre de l’absence de réponses concrètes permettant d’accompagner correctement les résidents et d’améliorer les conditions de travail et de rémunération des personnels.

En effet la mise en place de la convergence des tarifs dépendance et soins et des CPOM (Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens) conclus pour 5 ans, les sous-effectifs unanimement reconnus, la baisse des dotations sont autant de facteurs qui dégradent les conditions de travail et qui nuisent à la qualité du service et du bien- être des résidents.

Cela conduit de fait, malgré les efforts de bienveillance des salariés, à une maltraitance institutionnelle excluant les possibilités de soins individualisés et à l’irrespect de la dignité des personnes âgées, entre autres par la sélection des soins à prodiguer.

Enfin, alors que dès 2006 une mission d’évaluation de l’Assemblée Nationale avait estimé que l’affectation des amortissements à la section hébergement ne se justifiait pas, il est anormal qu’aucune mesure n’ait été prise pour qu’ils soient à la charge des collectivités et non des usagers comme tout équipement collectif (écoles, collèges, lycées, terrains de sport, etc.).

De plus le nombre d’EHPAD privés à but lucratif, dont les ouvertures paraissent bénéficier de la bienveillance des Agence Régionales de Santé, ne cesse d’augmenter au détriment du nombre des EHPAD publics dont le parc ne s’accroît plus alors qu’il faudrait en ouvrir de nouveaux.

Pour que des séjours en EHPAD soient de qualité, pour la mise en œuvre de réelles démarches de prévention de l’aggravation de la perte d’autonomie, pour un accompagnement bienveillant et le respect de la dignité des résidents nous demandons :

  1. 1Au minimum, la mise en œuvre de la préconisation du rapport de l’assemblée nationale à savoir un-e salarié-e par résident-e (60 soignants-es pour 100 lits)
  2. La formation, ainsi que la revalorisation des rémunérations et des perspectives de carrière des personnels, 3/ L’abrogation de la convergence tarifaire et l’augmentation des dotations à hauteur des besoins,
  3. La prise en charge à 100 % de la perte d’autonomie par la Sécurité Sociale dans le cadre de la solidarité nationale et d’un Service Public de l’autonomie.
  4. L’application d’une diminution significative du reste à charge, considérant notamment que les amortissements ne doivent pas être retenus pour le calcul du tarif hébergement, mais supportés par la collectivité départementale.
  5. Que les Départements, qui ont la compétence « action sociale » reçoivent de l’Etat leur dû : des fonds de concours à hauteur des besoins, à commencer par le financement à 50 % de l’APA via la CNSA.