SI, LES PROFS ONT ETE LA pendant la crise

ET SONT toujours LA !!!

Pendant le confinement et toujours maintenant, les enseignants ont été présents à côté de leurs élèves, sans compter leurs investissements personnels afin d’éviter le plus possible les ruptures pédagogiques. Il en va de même pour tous les personnels de l’éducation nationale.

Le mérite est d’autant plus grand que l’impréparation était totale, que les collègues ont dû utiliser leur matériel informatique et leur connexion personnelle quand ils pouvaient, et/ou en prendre contact avec leurs élèves tous les jours par téléphone.

Malgré leurs efforts importants, nombres d’élèves, étudiants et apprentis n’ont pas pu ou pas su travailler correctement et ont été de plus en plus écartés de l’école. Il ne suffit pas de regarder le nombre de connexions pour déterminer le nombre d’élèves qui arrivent à suivre les enseignements ! le travail de l’enseignant est bien en « présentiel » pour qu’il puisse comprendre et motiver les élèves en difficultés. Les « décrocheurs » ont été en fait beaucoup plus nombreux que ce qu’annonce M Blanquer. Beaucoup ont, en fait, fait un semblant de travail. Le contexte familial des élèves qui ont été en difficulté n’est pas toujours celui qu’on pense, tant les critères de travail d’un élève sont nombreux : aide par les parents insuffisante, ou au contraire trop importante, ou maladroite, fracture numérique qui ne touchent pas que les plus familles les plus défavorisées, repli d’un élève sur lui-même, communication entre les élèves du travail, sectarisme…

Les dernières annonces de Blanquer sur la pratique des 2S2C et sur l’enseignement à distance comme modèles d’enseignement de demain, ne peuvent que nous faire penser que le Ministère cherche à généraliser les outils numériques dans nos pratiques et abandonner aux secteurs associatifs et privés toutes les disciplines dites non fondamentales. Il apparaît clairement que la marchandisation de l’école est un objectif Blanquer. Avec les 2S2C, puis la santé scolaire, viendront l’éducation musicale, les arts plastiques, l’EMC en collège, voire les enseignements technologiques…

Ceci participera à accentuer le démantèlement de l’éducation nationale et les inégalités d’accès à la formation.

Les enseignants vont à avoir à gérer des différences de niveaux très importantes à la rentrée prochaine. Dans les conditions actuelles du nombre de postes d’enseignants, assistantes sociales, infirmières scolaires, CPE, agents administratifs et techniques, il ne sera pas possible de récupérer plus de 4 mois d’absence scolaire. Les inégalités vont se creuser !

La campagne de dénigrement du corps enseignant de ces derniers jours ne fait que valider le démantèlement de l’éducation nationale, afin de laisser aux privés des pans entiers de l’EN. Les collègues ne se sentent plus reconnus, d’autant que nombre de DASEN abandonnent le dialogue social et méprise les enseignants.

La FSU 33 demande que le Ministre Blanquer et son Ministère s’expriment fermement pour défendre la profession,  et que les médias dénoncent cette situation extrêmement grave. Elle souhaite que le Ministère fasse un vrai bilan, en relation avec les OS, sur l’efficacité pédagogique de ce confinement, que des actions visibles (manifestations…) soient faites dans ce sens.

Elle souhaite que tout soit mis en œuvre pour forcer le Ministère à prendre ses responsabilités et que la rentrée soit abondée par une dotation horaire exceptionnelle pour des dédoublements en plus partout, dans tous les niveaux de la maternelle au supérieur, pour une augmentation importante du nombre de postes de profs, d’AS, d’infirmières et de médecins scolaires, de CPE, d’agents administratifs et techniques. Ainsi que l’augmentation des salaires des personnels de la communauté éducative !


Déclaration commune au CSE

SNEs-FSU, SNUIpp-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, FSU, SE-UNSA, SNALC,
SGEN-CFDT, FEP-CFDT, Sud éducation, CGT educ’action, SNFOLC

du 11 juin 2020

Certains médias sont actuellement lancés dans une campagne de dénigrement des professeurs, de leur supposé manque de travail durant le confinement, de leur supposée réticence à reprendre le chemin des écoles et des établissements.

Les organisations membres du CSE s’indignent de ces discours mal informés, stigmatisant l’ensemble d’une profession. Le service public d’éducation a tenu pendant cette période difficile de part l’investissement des personnels, en dépit des nombreuses difficultés auxquelles ils ont été confrontés. Les facteurs limitant la reprise sont avant tout d’ordre médical et matériel, liés à l’application des consignes et du protocole sanitaires.

Les organisations du CSE demandent au ministre de s’exprimer publiquement pour dénoncer cette campagne calomnieuse et soutenir les personnels de son ministère.

 


Communiqués SNES-FSU

Prof bashing Indigne et irresponsable

jeudi 11 juin 2020

Depuis quelques jours, plusieurs médias se plaisent à relayer des propos scandaleux sur les professeurs : « où sont les profs », « les profs abandonnent les élèves », « enseignants en roue libre », « profs décrocheurs », la liste est très, trop longue.

À la lecture de ces qualificatifs, la colère et l’indignation des personnels sont grandes.

Pendant le confinement, quand le ministre de l’Éducation nationale se perdait en annonces contradictoires, semant le trouble dans la communauté éducative, les professeurs continuaient d’inventer des solutions pour faire cours à distance, pour contacter les familles par tous les moyens possibles…en un mot de faire vivre le service public d’éducation. Seuls. Avec leurs moyens. Parce que la communauté éducative, confinement ou pas, n’a qu’un seul objectif : la réussite de tous les élèves.

Aujourd’hui, dans les établissements ou à distance, les professeurs poursuivent, coûte que coûte, leur travail avec les élèves dans cette fin d’année si étrange. C’est sans doute plus discret qu’une déclaration ministérielle, qu’une pseudo enquête dans un JT de 20h ou qu’une déclaration fracassante dans un talk show. Mais sans aucun doute, c’est beaucoup plus efficace pour nos élèves.

Nous sortons à peine d’une crise exceptionnelle. Elle impose des réponses à la hauteur des enjeux. Ce n’est pas en s’adonnant à la pratique si facile car si simple du dénigrement que l’on résoudra les questions d’inégalités ou de réussite de tous les élèves. Le manque de courage est du côté de ceux qui diffament des milliers d’agents de l’Éducation nationale

L’Éducation sera une des clés du monde d’après. Il ne se construira pas sans les personnels de l’Éducation nationale. En laissant prospérer ce dénigrement systématique d’une profession qui a été au rendez-vous de la crise, le Ministre joue un jeu dangereux. Le SNES-FSU exige qu’il s’exprime publiquement pour dénoncer cette campagne calomnieuse


L’EXPRESSO/

Les organisations du CSE demandent au ministre de s’exprimer publiquement pour dénoncer cette campagne calomnieuse et soutenir les personnels de son ministère.

« Comment des milliers de profs n’ont pas assuré leur propre cours pendant le confinement ». France 2 a pris sa part dans ce qui devient une vraie campagne médiatique contre les enseignants. Bien sur elle arrive au moment où le gouvernement  va « alléger » le protocole sanitaire pour faire taire les enseignants. Mais elle clôt aussi d’une certaine façon l’épisode exceptionnel qu’a connu l’école, jetée sans aucune préparation dans l’enseignement à distance. Pendant deux mois, l’Ecole a été lancée dans l’enseignement à distance dans une impréparation totale. Elle va en sortir éclatée, émiettée comme jamais. C’est cet épisode que vient clore la campagne contre les enseignants. Ils vont porter le chapeau.

…/…

La campagne médiatique qui s’acharne sur les enseignants en ce moment vise probablement à faciliter la levée du protocole sanitaire dans les écoles pour relancer l’économie. Notamment il s’agit de lever les règles de distanciation et de nettoyage qui sont pourtant vitales.

Mais elle sert aussi une carrière politique. Il faut faire oublier l’impréparation, le moment de bascule où l’Ecole a continué sans le ministre par une renaissance spontanée et foisonneuse sur le terrain. Deux mois où le roi était nu. Impardonnable.